À l'automne 2025, la ville antique de Boukhara deviendra un pôle d'attraction pour la communauté artistique mondiale. Elle accueillera la première Biennale internationale d'Asie centrale, un forum et une exposition de grande envergure réunissant art contemporain, architecture, textile, musique, artisanat et gastronomie. Bien que la biennale soit organisée par l'Ouzbékistan, elle a une portée régionale bien plus large. Elle nous concerne. L'Asie centrale. Et, bien sûr, le Kazakhstan.
Le Kazakhstan n'est pas seulement un voisin, mais un acteur clé de la formation de la scène artistique et intellectuelle d'Asie centrale. La participation d'artistes et d'architectes kazakhs aux biennales internationales, de Venise à Istanbul, est déjà une pratique courante. Mais la Biennale d'Asie centrale de Boukhara est une occasion rare de parler le « langage local » du contexte mondial.
Selon les commissaires, les artistes kazakhs participent à des projets spéciaux et à des pratiques performatives, où l'idée prime sur le nom. Parmi les artistes invités figurent des groupes et des auteurs d'Almaty, d'Astana et de Shymkent, qui travaillent sur les thèmes de la perte, de la mémoire, de l'identité et du patrimoine artisanal. Dans un contexte de rigidité croissante des frontières, la culture joue à nouveau un rôle de passerelle – des steppes à Samarcande, d'Almaty à Boukhara.
Il est à noter que cette année, la biennale se tiendra du 5 septembre au 20 novembre 2025 et explorera les espaces historiques de Boukhara : le minaret de Kalyan, la mosquée Magoki-Attari, la médersa Miri-Arab, les caravansérails et les ateliers d'artisans. Il ne s'agit pas seulement d'un forum, mais d'un dialogue entre le passé et l'avenir.
Retour à l'artisanat – comme un retour à soi
L'un des thèmes clés de la biennale sera le renouveau de l'artisanat comme acte politique. Des artistes kazakhs travaillent activement le textile, la laine, le feutre et la broderie, transformant les techniques traditionnelles en une forme d'expression. La jeune école d'artistes travaillant sur la féminité, la corporalité et l'écologie est particulièrement remarquable.
Ainsi, le projet d'un artiste kazakh, inspiré du proverbe kazakh « Zhan zharasyn soz emdeydi » (les mots guérissent les blessures spirituelles), s'intègre visuellement au thème des « recettes pour un cœur brisé » proclamé par les organisateurs de la biennale.
Le rôle de la biennale n'est pas seulement artistique.
La Biennale d'Asie centrale est une plateforme de connexions horizontales. Il est important pour les artistes kazakhs non seulement de participer, mais aussi de créer, d'écrire, de critiquer et de débattre. L'image d'une région ne s'exporte pas : elle doit être construite par ses habitants eux-mêmes. Et la participation à la biennale est un pas vers son propre langage culturel, où ce ne sont pas Moscou, Berlin ou Paris qui déterminent l'agenda, mais Taraz, Och, Khodjent et Ouralsk.
La Biennale d'Asie centrale de Boukhara n'est pas l'événement d'une seule ville, mais un manifeste culturel de toute la région. Le Kazakhstan en fait partie intégrante.
Grâce au dialogue entre les arts, l'artisanat et les identités, non seulement nous gagnons en visibilité, mais nous commençons aussi à nous entendre.
Il convient de noter que l'année dernière, en 2024, le Kazakhstan était représenté à la 60e Biennale d'art de Venise avec son premier pavillon national officiel, ouvert du 20 avril au 24 novembre au Musée historique naval de Venise (Castello 2148) sous le titre « Jerūiyq : Voyage au-delà de l'horizon ».
Notre pays était officiellement représenté à la Biennale de Venise pour la première fois, entrant fièrement sur la scène artistique mondiale et jetant les bases de nouvelles initiatives architecturales et multiculturelles.