Madina Kuandyk : La tradition peut être non seulement un héritage du passé, mais aussi la base d'un avenir durable

Madina Kuandyk : La tradition peut être non seulement un héritage du passé, mais aussi la base d'un avenir durable

Dans la première partie de la conversation, Madina Kuandyk a raconté son parcours vers l'artisanat, la création du centre Ult Kazynasy et l'importance de préserver le code culturel pour les générations futures. Dans la deuxième partie, nous poursuivons la conversation et abordons les thèmes de l'entrepreneuriat social, de l'innovation et du rôle de l'artisanat dans le développement de la société.

— Comment alliez-vous tradition et modernité dans votre travail ?
— Je conserve la coupe du produit, les éléments clés du costume – ornements, styles, combinaisons de couleurs – tout en les adaptant à un style et un confort modernes. C'est ainsi que naissent des shapans aux motifs nationaux, des peintures en feutre et des accessoires qui s'intègrent parfaitement à la garde-robe quotidienne.

Quelles de vos master classes sont les plus populaires ?
— Les cours de feutrage, de taqiya et de création de shapans sont particulièrement appréciés. Il est important pour eux de repartir non seulement avec un produit fini, mais aussi avec une histoire : ils comprennent qu'ils ont contribué à notre culture de leurs propres mains.
Comment intéresser les jeunes aux traditions ?
— Nous devons leur donner l’opportunité non seulement de les observer, mais aussi de les goûter. Je crois au pouvoir des master classes interactives, des collaborations mode et des solutions design audacieuses qui rapprochent les traditions de la génération moderne. Les jeunes sont intelligents ; il ne faut pas les réprimander. Je suis pour une politique souple : le temps est précieux et dépassé, et ils peuvent choisir le meilleur. Aujourd’hui, lorsqu’ils quittent le pays, de nombreux jeunes souhaitent s’identifier comme Kazakhs : ils portent les vêtements nationaux, choisissent une alimentation saine et propre, prennent soin d’eux et de leur mode de vie.

Je suis membre du mouvement international Slow Food, qui défend le concept d’une « alimentation propre et honnête ». La cuisine kazakhe s’inscrit parfaitement dans ces principes : elle est à l’origine basée sur des produits naturels. Il existe même une règle : jusqu’à cinq ingrédients dans un plat sont considérés comme des aliments sains. Je suis sûr que les jeunes reviendront à leurs racines et choisiront non seulement les vêtements nationaux, mais aussi une alimentation saine et propre.

Avez-vous un rêve lié à l’artisanat ? Oui, je souhaite faire connaître l'artisanat kazakh à l'international en créant des villages ethniques et des résidences créatives. Mon objectif est que les touristes puissent venir apprendre auprès des maîtres, vivre dans une atmosphère traditionnelle et repartir avec eux non seulement avec un souvenir, mais avec une expérience culturelle complète.

Qu'est-ce qui, selon vous, contribue à préserver le patrimoine culturel ?
- La créativité. Lorsqu'on crée, on met une part de soi dans le produit, et cette énergie y reste à jamais. Grâce à la créativité, la tradition cesse d'être une pièce de musée et devient partie intégrante de notre quotidien.

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19.08.2025