Nurzhan Tolegen a toujours rêvé que le monde entier découvre la culture nationale kazakhe. Aujourd'hui, son rêve prend forme : un parfum unique qui dépasse le cadre de la parfumerie et devient un message culturel.
Un amour particulier pour l'héritage spirituel des Kazakhs l'accompagne depuis son enfance. Né dans la région d'Ili, en Chine, il s'est imprégné des traditions et légendes de la Grande Steppe et vit aujourd'hui au cœur de la mode mondiale, à Paris.
Sa formation est une synthèse entre l'Orient et l'Occident : l'Université de Wuhan en Chine, des universités de renom aux États-Unis, en Allemagne et en France. C'est là qu'il a perfectionné ses connaissances en entrepreneuriat et en gestion de projets internationaux. Maîtrisant parfaitement le français et s'immergeant dans l'atmosphère de l'industrie de la mode parisienne, Nurzhan a décidé de rester en France et de créer sa propre marque.
Le parfum de luxe « Kiz Jibek », produit phare de Tolegen Paris, n'est pas seulement un parfum, mais un symbole de respect pour la culture et l'histoire kazakhes de la Grande Steppe. Chaque note fait écho aux légendes, bruisse au vent des steppes et à l'élégance subtile qui s'adresse au monde dans le langage de la beauté.
— Vous avez grandi loin de votre terre natale et avez voyagé dans de nombreux pays. Pourquoi avez-vous décidé de consacrer votre entreprise à la culture kazakhe ? Comment est née votre passion pour le patrimoine national ?
— Tout ce qui est important chez une personne – ses rêves, ses centres d'intérêt et son goût pour la vie – se forge dès l'enfance. Ma mère était professeur de langue et de littérature kazakhes. D'aussi loin que je me souvienne, on parlait toujours de livres à la maison : mes parents lisaient, discutaient, argumentaient et analysaient. Ils m'ont révélé non seulement la richesse de la littérature kazakhe, mais aussi l'univers des classiques : c'est par eux que j'ai entendu parler pour la première fois de Shakespeare, de Maupassant et d'autres grands auteurs.
Ils souhaitaient probablement que nous ne perdions jamais contact avec nos racines. Dès l'enfance, on nous racontait des contes de fées kazakhs, nous nous sommes habitués aux coutumes et aux rituels, les intégrant à notre quotidien. Mais par-dessus tout, j'étais fasciné par les légendes, les histoires et les épopées. C'est alors, dès mon enfance, que mon amour pour ma culture natale s'est solidement ancré.
Au fil du temps, ce sentiment s'est transformé en une mission consciente : faire connaître et aimer notre précieux patrimoine culturel dans le monde entier. Et aujourd'hui, je réalise ce rêve.
— « Kiz Jibek »… sonne comme une ode à la tendresse, à la sophistication et à la féminité éternelle. Comment vous est venue l'idée de ce nom ?
— En 2021, je suis arrivée pour la première fois dans mon pays natal, le Kazakhstan. Ce retour aux sources a déterminé mon destin. Les conversations avec mes compatriotes, leurs regards brûlants, les innombrables questions sur le monde de la haute couture, de la parfumerie et de l'art des accessoires – tout cela est devenu le point de départ. J'ai réalisé que les femmes kazakhes méritaient un parfum qui reflète leur beauté et leur noblesse intérieure, un parfum où se mêlent liberté nomade et élégance raffinée. La création de Kiz Jibek a nécessité deux ans de recherche, de la recherche d'une formule unique aux tests incessants, de la création d'un packaging parfait à la validation de chaque ligne. Aucun compromis n'était permis ici : après tout, il s'agissait d'un parfum qui devait sonner comme une musique, compréhensible sans traduction.
La marque Tolegen Paris porte mon nom de famille : sonore et facile à retenir. Et le premier parfum portant ce nom devait tout simplement s'appeler « Kiz Jibek ». C'est un hommage à la grande épopée kazakhe du XVIIe siècle, une perle de la culture mondiale, inscrite au patrimoine immatériel de l'UNESCO. Cette image légendaire de Zhibek n'est pas seulement une héroïne, c'est un archétype de la beauté féminine, de la tendresse et de la grandeur d'âme.
Le parfum est sorti le 12 mai de cette année. Il est aujourd'hui disponible sur le site officiel de la marque et dans les boutiques en France, et est également disponible à la commande dans 27 pays européens. Le Kazakhstan attend toujours son arrivée, mais la créatrice admet : « Je rêve que chaque femme kazakhe, où qu'elle se trouve dans le monde, puisse toucher cette goutte de poésie des steppes. »
— Après les débuts triomphaux de « Kiz Jibek », attendons-nous de nouveaux chefs-d'œuvre de Tolegen Paris ?
— Bien sûr. « Kiz Jibek » est devenu notre manifeste sophistiqué, mais ce n'est qu'un premier chapitre. Nous créons actuellement un nouveau parfum inspiré d'un autre personnage marquant de la littérature kazakhe – une fragrance qui mêlera poésie du passé et énergie de la modernité. Nous prévoyons de le présenter au monde entier d'ici deux ans.
Cependant, les ambitions de la marque ne se limitent pas à la parfumerie. Nous préparons des collections capsules de vêtements, de montres et de bijoux exclusifs, dans lesquelles les motifs nationaux seront revisités dans l'esthétique de la haute couture.
Je tiens à souligner que « Tolegen Paris » n'est pas seulement un projet commercial, c'est une mission culturelle. Nous créons des produits qui parlent le langage de la haute couture, mais qui portent l'ADN de l'âme kazakhe. Mon objectif est que les gens de Londres, Tokyo, Dubaï ou New York reconnaissent et s'attachent à ce code culturel. À l'avenir, je prévois de créer une fondation qui offrira de nouvelles opportunités aux jeunes Kazakhs dans les domaines de l'art, de la mode et de l'éducation.
— Que signifie pour vous « contribuer au développement de la culture kazakhe » ?
— Cela commence par un amour inconditionnel pour ses racines. Le Kazakhstan est unique. Nous avons notre propre philosophie de vie, notre caractère et notre histoire, indéfectibles. Nos chants et nos danses respirent le souffle des siècles. Et ce n'est qu'en en étant sincèrement fiers que nous pourrons le diffuser au monde entier.
Oui, l'expression « contribuer » peut paraître éloquente, mais en réalité, c'est simple : où que vous soyez, vous portez votre culture en vous. Et si dans chaque projet, dans chaque détail, vous ajoutez une part de l'âme kazakhe – que ce soit dans le design, l'arôme ou le geste – cela fera déjà partie d'un grand patrimoine.