Le Kazakhstan utilise de plus en plus le soft power et développe une diplomatie culturelle – un outil subtil mais puissant de politique internationale. L'un des éléments clés de cette stratégie est la présence de centres culturels à l'étranger. Par sa langue, ses traditions, sa musique, sa littérature et sa gastronomie, le Kazakhstan se fait connaître au monde, tissant des « ponts d'amitié » et renforçant son image de marque nationale.
Des centres culturels kazakhs sont actuellement implantés aux États-Unis, en Chine, au Royaume-Uni, en Argentine, en Biélorussie et dans plusieurs autres pays. Leurs activités couvrent un large éventail de missions, de la vulgarisation de la langue et de l'histoire kazakhes à l'organisation de festivals, d'expositions et de programmes éducatifs. Examinons de plus près comment le Kazakhstan se présente à l'étranger et quelles perspectives d'avenir nous attendent.
Centre culturel du Kazakhstan à Pékin
L'ouverture du centre culturel de Pékin est prévue pour 2025. D'une superficie de 700 m², ce futur espace sera non seulement un ethnocentre, mais un complexe moderne et multi-formats. Il abritera une salle de concert et une salle de cinéma, des espaces de coworking et des salles de cours de langue, ainsi que des espaces pour des soirées gastronomiques et des expositions. L'une des missions du centre sera de présenter le potentiel touristique du Kazakhstan au public chinois, dont l'intérêt pour les pays de la Grande Route de la Soie ne cesse de croître.
Il convient de rappeler que la Chine est l'un des trois principaux partenaires commerciaux du Kazakhstan et que le nombre de touristes chinois a dépassé les 650 000 en 2024. Compte tenu de l'intérêt culturel croissant pour l'Asie centrale, le centre de Pékin peut jouer un rôle stratégique dans la construction d'une image durable du pays.
Centre Abai à Washington
Le Centre Abai de l'Université George Washington est devenu le premier bureau de représentation culturelle officiel du Kazakhstan aux États-Unis. Il accueille des conférences sur la philosophie nomade, des rencontres avec des écrivains kazakhs et des projections de films. Le centre promeut l'étude de la langue kazakhe, collabore avec des étudiants américains et organise des événements avec la diaspora.
Il convient de noter que plus de 20 000 Kazakhs vivent aux États-Unis. Dans un contexte de concurrence croissante pour attirer l'attention sur la scène humanitaire mondiale, le Centre Abai est devenu non seulement un vecteur de diplomatie culturelle, mais aussi un lieu de consolidation communautaire.
Centre culturel kazakh en Argentine
Un centre culturel est implanté à Rosario. Il réunit des représentants de la diaspora kazakhe et des Argentins intéressés par la culture d'Asie centrale. Des ateliers de cuisine, des fêtes du Naouryz et des soirées folkloriques y sont organisés. Il est important que tous les événements soient en espagnol, ce qui permet de rapprocher la culture kazakhe d'un public plus large.
Malgré l'éloignement géographique, l'intérêt pour la culture eurasienne se développe en Amérique latine. À l'avenir, le centre pourrait devenir une plateforme de coopération humanitaire et éducative avec l'Amérique du Sud.
Centre Kazakh UK à Londres
Le centre de Londres est un lieu dynamique où la culture kazakhe est présentée à travers des expositions, des projections de films, des foires et des formations. Les projets du centre sont soutenus par la communauté et des organisations locales. Dans le contexte multiculturel de Londres, le Centre Kazakh UK crée une image reconnaissable et holistique du Kazakhstan, en soulignant ses spécificités.
Le centre remplit non seulement une fonction culturelle, mais aussi sociale : il aide les nouvelles générations à rester en contact avec leurs racines tout en s'intégrant au contexte international.
Centre Abaï à Minsk
Le Centre Abaï pour la langue et la culture kazakhes de l'Université technique nationale de Biélorussie est une initiative éducative et culturelle visant à renforcer les liens entre Minsk et Astana. Il organise des cours de langue kazakhe, des soirées de poésie kazakhe et des conférences.
Dans le cadre du renforcement de la coopération eurasiatique, le centre de Minsk joue un rôle d'instrument de rapprochement et d'intégration humanitaire, contribuant ainsi à l'approfondissement des relations interétatiques.
Projet Otandastar
Le programme national « Otandastar » vise à renforcer les liens avec les Kazakhs de l'étranger. Grâce à lui, les centres culturels reçoivent des vêtements traditionnels, des instruments de musique, des livres et un soutien pour l'organisation d'événements. Cela permet non seulement de préserver l'identité des Kazakhs de l'étranger, mais aussi de susciter un intérêt durable pour la culture du pays auprès des étrangers.
En conclusion, je voudrais ajouter que les centres culturels du Kazakhstan ne sont pas seulement des institutions d'étude des traditions, mais aussi des instruments stratégiques d'influence humanitaire qui permettent au pays de s'adresser au monde par le biais de l'art, de l'histoire et des traditions. C'est grâce à la culture que le Kazakhstan pourra occuper la place qui lui revient dans le dialogue mondial.
Selon les experts du domaine, investir dans la diplomatie culturelle devient non seulement symbolique, mais aussi pragmatique. Grâce à ses centres culturels, le Kazakhstan transmet ses valeurs au monde : hospitalité, respect des traditions, désir de coexistence pacifique et de dialogue.
Aujourd'hui, alors que le « soft power » joue un rôle croissant dans les relations internationales, les initiatives culturelles du Kazakhstan deviennent un facteur important d'influence durable. Chaque centre à l'étranger n'est pas seulement un bâtiment ou un programme, c'est une partie du pays envoyée au monde, porteuse d'un message d'ouverture, de richesse patrimoniale et d'une vision moderne de l'avenir. Le développement et le soutien de ces plateformes constituent un investissement dans la réputation internationale du Kazakhstan, dans la formation d'une image positive et dans la stimulation de l'intérêt pour le pays auprès des nouvelles générations, des étudiants aux chercheurs, des voyageurs aux investisseurs.